dimanche 31 décembre 2006

Paris


Alors, il vous aspire. Il vous Slouippp. Touché collé, comme un moucheron à la langue du lézard, pas dit ouf, déjà dans la bouche. Il vous a absorbé, avalé, pas le temps de réagir, vous n’avez pas crié, Zhig, c’est fait, vous n’êtes plus là et vous ne vous êtes aperçu de rien.
C’est indolore, c’est instantané, c’est gratuit. Vous êtes chez lui, chez lui, chez le bébé.
Là dans ses yeux, vous voyez. Vous voyez, vous êtes dedans, tout petit, tout petit, tout petit, mais entier. Rassuré, formaté, libéré, décomplexé, Houp houp houp, vous voilà extasié et bien rangé. Attention. Le prochain va arriver. C’est chacun son tour, il y a du monde qui attend. On ne resquille pas, pas avec les enfants, on est d’accord ? Tout le monde est d’accord,
oui oui oui, on ne donne pas le mauvais exemple,
non non non, à chaque instant tout le monde veut, peut et doit y arriver,
oui oui oui, sans se marcher sur les pieds, non non non, et bien en face,
oui oui oui, et bloqué, touché, c’est joué, on y va, on y va, on y va, tous en queue-leu-leu et Zouououououououououou en plongée.
Fini, fini, débarrassé du patatras chiffonné, brumisé, tétanisé, des soucis cartographiés, trimballés, tous ces trucs inutiles, tiens tiens tiens, dans le désordre, largués la savonnette, le manque, le désir, jette jette jette, l’hystérie, la logosphérie, le pifomètre, joue, joue, joue, là, bien là, lâché les hiboux, enfin, enfin, un joli bébé, joli bébé, joli bébé, joli bébé, joli bébé, lâché tout cru, Houps Gloups, dans l’infini du petit bébé, dans la prunelle de ses yeux qui rient qui rient.