samedi 20 décembre 2008

Montpellier - Lyon


Aller-retour
Éclats du temps
Saisis perdus
Entre deux
Lueurs
Matin soir
Entrelacs
Cœur qui bat
Chamade

jeudi 18 décembre 2008

Montpellier



J’ouvre mon agenda
Il est rempli de petits signes, disons de lettres qui forment des mots et des mots qui se propulsent en ordre de marche, qui clignotent avec frénésie en impulsions impératives, qui agitent bras et jambes, qui précipitent mon esprit dans le dédale de la ville.

mercredi 17 décembre 2008

Lyon


Un, deux, trois, quatre, cinq, six, et plus…
Debout la pause est finie. On siffle la reprise.
Un son cristallin reste à dénicher. De votre envie d’en finir il faut se relever. Le travail vous attend. Ici rien ne se gaspille. Il suffit de le dire et c’est déjà fait.

dimanche 14 décembre 2008

Delémont - Genève


Retour en train. Dehors en neige.
Couvre champs nus et villages.
Somnolence.
Heureusement ensemble.
Ton regard m’offre des couleurs.

dimanche 16 novembre 2008

Strasbourg


Si
do ré mi
fa
joie

samedi 15 novembre 2008

Kingersheim


Un regard.
Les émotions viennent courir, japper, m’éclabousser de leurs éclats, joyeux et tristes, imprévisibles, s’accrochant avec une force inattendue à mes raisonnables pensées, me faisant un peu vaciller, sous leur poussée. Je guettais ce moment jailli de l’absence, du passé revenu au présent, tu m’as étreinte une seconde d’éternité.

dimanche 9 novembre 2008

Tavannes


Qui a vu qui a vu qui a vu n’a pas vu a pu voir a cru voir a su voir a du voir a lu soir a bu poire a tu loire a mu foire a nu xoir a gu yoir la petite fille qui court si vite si vite tout là devant devant devant.

dimanche 12 octobre 2008

samedi 20 septembre 2008

Marseille



Sur l’herbe chatouillent les brindilles et les baisers. En légèreté, en pouce sucé, en rires, en demain tout neuf, en aujourd’hui si doux.

mercredi 27 août 2008

Dingsheim

Merci...


mardi 26 août 2008

Écosse





Deux ou trois hurluberlus sur une lande perchée observaient venir au loin les nuages. 
En un tour de mains ils lissaient joyeusement les plumes des herbes sauvages.
Le matin tôt levées, après avoir chanté, les jambes s’étaient agitées comme lessives au vent. À présent, inutile d’ouvrir un agenda et de sauter dans les bonnes cases d’un planning bien serré. Le départ a téléscopé l’arrivée. Stop. Ici le temps s’est déplié en oisive liberté.
Le ciel est une immense marmite où se touillent des frissons et des bouillons. Entre deux souffles se malaxent des laines de moutons et des mousses rousses. À peine grelottées se tordent des bretelles et des ficelles. À cailloux s’étirent des landes et des contrebandes, à perte s’étonnent et éternuent des bourrasques et des fraîcheurs, les vagues lapent le jour comme des chiots fous mordent les savates. Venez tous…
y a qu’à jouer… y a qu’à jouer…

mercredi 6 août 2008

La Chaudière


De toi à moi
chevelures d’étoiles
fleuve sans parole
histoire de neige
grelots de parfums
souffles de miroir
ivresse d’oiseau
chant de source
caresse de lumière

lundi 21 juillet 2008

Ambérieu en Bugey


Pourquoi des ailes?
Je me suis tordue le pied. C’est mieux que de se tordre le cou. Je veux dire que regarder ce qui est invisible. Ce qui ne veut pas venir, se montrer, sortir de ses mensonges, grimper de ses oublis, perforer le silence. Je vois déjà les dénonciations se profiler. La derrière il y a un grand réseau, un grand super viseur, un grand fraudeur menteur, qui va acclimater nos vies, les rendre dociles et débiles, qui va les archiver entre deux lignes de soie, retenues par une ficelle aussi dorée que celle des cadeaux de noël. Dormez tous, attendez vos étrennes. Restez au refuge de vos ivresses. Dormez tous. La lumière a glissé sous l’autre versant. Vous êtes connu comme est séquencé votre ADN. Vous êtes transparent comme la vitre bien nettoyée. Vous êtes duplicable à l’infini. Vous perdrez la parole mais vous scintillerez de capteurs. Vous ne serez qu’un mirage. Vous croirez exister mais vous ne serez qu’un dossier de données. Vous reposerez en paix dans le giron d’Edwige.

dimanche 13 juillet 2008

Lyon


J’ai faim. Ce n’est pas normal. Plus personne n’a faim. Ni soif d’ailleurs. Ces basses pulsions ont été arrêtées depuis longtemps et remplacées au profit des facultés réflexives et anticipatives. Je m’inquiète. Je dois en référer. J’ai sans doute trop travaillé. Trop braqué mes yeux sur les résidus des survivants. Je suis un spécialiste de l’évolution. Tel que vous me voyiez je n’existe plus vraiment. Je soigne mon apparence pour faire illusion. Vous croyiez me voir mais vous voyiez un 3D aux symptômes d’autrefois. D’ailleurs que veut dire ce mot. I n’existe pas. Il n’existe plus. C’est un coquillage vide, curieux et rare, un trésor de cabinet de curiosités, comme moi en quelque sorte. Ma réalité est invisible. Il n’y a plus d’enveloppe à ce moi qui n’est pas. Ce qui reste c’est un prisme lumineux qui se forme et se déforme selon l’orientation, selon le mouvement de la pensée. La mienne bien sûr, la vôtre n’est pas activée. La vôtre s’imprègne seulement de mes volontés, des hasards qui montent à la surface de la vitre et la font éclater.
Attendez moi. Tout est beau dans la virtualité. Tout est pure merveille. Vous avez été prévenu il y a des lustres déjà, une citrouille devient carrosse, une étincelle feu.

dimanche 22 juin 2008

Lyon


Qui les a vus?
Qui les a écoutés?
Qui les a reçus?
Tous ceux qui se sont compromis avec ces inconnus, indésirables, infortunés, invivables et incurables seront désinfectés à grand renfort de détergent, exfoliant, désintoxiquant, démembrement, et décervellement car ils sont un danger. Un danger pour nous et donc pour eux. Un danger pour tout et partout. Leurs discours sont aussi mensongers que les publicités. Ils nous font croire que le noir est rose, que le blanc est bleu, que le jaune est rouge et que le vert sera un jour gris. À ce rythme rien ne survivra d’authentique à cette frénésie barbare qui va nous brasser un melting pot pire que les visions de l’art contemporain. Il faut sauver ce qui est sauvable, c'est-à-dire nous, les non contaminés, les non embrigadés, les non humains, les inhumains. Nous seuls sommes les bons, les bons hommes, les bons terminaux, les bons réseaux, les bons agneaux, les bons samaritains, les bons offices, les bons sergents. Nous sommes les bons sauveurs et savons sauver ce qui doit être sauvé. Le reste c’est de l’idéologie, de l’idéologie sauvageonne, pernicieuse et fabulaphone. D’ailleurs regardez les défiler avec leurs slogans sanitaires et sectaires.
Tous ceux qui se sont compromis avec ces parapluies seront fichés et expulsés.


lundi 16 juin 2008

Île Saint Pierre


Je vous ai gardé une place, face au lac. L’eau se teinte des reflets du ciel, des mouvements incessants des nuages, des éclipses du soleil et des éblouissements soudains de son retour. Je vous attends. L’averse a dispersé les promeneurs. Il n’y aura que vous et moi. Seuls. En face à face. Pour évoquer un commencement, un destin, peut-être. Vous avez raison nul ne peut dire ce qui aurait changé si vous étiez venu il y a des centaines d’années. Si vous étiez venu le matin, lorsque les eaux s’étaient à peine retirées du bouillonnement des pierres roulées, bien avant que ne se dessine la plage, bien avant que ne s’ordonnent les flots agités. Vous avez eu peur. Aujourd’hui tout est en place, il y a des tables et des chaises, il y a des poubelles et des ordures. Il y a d’invisibles poisons chimiques mêlés à d’incolores pesticides, il y a de calmes mensonges qui bercent les survivants, il y a une douceur qui paralyse la révolte. Il y a l’apparence qui possède toute chose et disperse les futiles reproches. Un souffle de vent engendre un rire moqueur. Je vous invente à l’origine dans un improbable dialogue et une folle espérance.


Je rêve en attendant je ne sais quoi, je ne sais qui. En attendant… le rêve, un ruban de mots, et de mouvements, de couleurs, une étrange polyphonie, perméable au présent, greffée sur un néant agité de possibles formes. Je rêve. Les chaises fondent comme sucre. La plage scintille et s’efface. L’eau dissimule les rives, s’allonge, s’étire, en elle se retourne le ciel comme une fourrure se change en écailles et des écailles en lisse murmure. J’ai perdu quelque chose sans savoir quoi. J’ai trouvé je ne sais davantage comme si emportée fluide et intemporelle je n’étais que le songe. Les chaises sont vides et peuplées. Parents et amis ont surgi, agrippée à une branche secouée par le vent, je me suis retournée comme le nageur se roule sur lui-même et remonte à la surface. Les pins ont une odeur prenante et chaude. Je ne suis pas partie. Mes pieds tâtent les cailloux sous la semelle, raclent, poussent l’un deux comme une balle. Il a une jolie couleur. Blanc comme les nuages.

samedi 7 juin 2008

Lyon


Au cœur des mèches de cheveux,
la fleur posée (piquée), comme une perle de rosée,
fait miroiter la promesse de l’aube.
Les enfants curieux
ouvrent les portes des jardins secrets
et dessinent leurs rêves
comme les oiseaux gazouillent le matin.

lundi 26 mai 2008

lundi 5 mai 2008

Strasbourg

Souffle.
Léger s’envole.
Un soupir d’aile en suspension.
Presque immobile. Comme un mot d’amour, léger,
un regard d’enfant change le monde.

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Tu ris
soleil au cœur
tu chantes
fleurs en jardin
tu racontes
chats en escapades
tes souvenirs semés dans nos oreilles
des merveilles et des effrois qui tissent le passé à nos jours
des aimés d’hier à la dernière née
des bonheurs à vivre

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Décidemment. Je ne trouve pas la sortie. En haut, j’ai tout regardé. En bas, tout parcouru. Bizarre. Je sens les choses. Les choses et les non choses. Les presque pas, les presque riens qui, en suspension, voyagent. Instables équilibres. Je regarde de près, de loin. J’entoure. Je focalise. Je décharge. A juste distance. Il y a de l’invisible qui se presse. Rien n’est étanche, pas là, en tout cas. Moi je passe au travers, et je plonge. Je saisis le fugace qui explose, se désagrège. L’instant laisse blanc une émotion qui n’a pas dit un mot.

Bruxelles

lundi 21 avril 2008

Paris




À deux heures du matin je me suis endormie. À six j’ai sauté du lit. J’ai couru à mes affaires, celles qui à grands cris harcèlent ma tranquillité d’esprit. Point à la ligne. Je suis arrivée à Paris. C’est un exercice de style métamorphosé en exercice de vie. Tu l’as dit. Il faut le faire. Impossible de lever le pied. Freiner. Ne pas laisser froisser le lait qui chauffe. Attention la lessive est faite. Les rendez-vous sont suspendus. Je te retrouve. Le livre reste grand ouvert. Les fleurs ankylosées réclament des soins. La liste n’est pas exhaustive, mais à suivre de près. C’est une question d’organisation. On ouvre la fenêtre pour respirer un grand coup. Attraper au passage un fou rire qui n’attendait que ça. De dérapages en bavardages sortir le nez de son guidon. Tu es heureuse. Un son couine comme une souris entre les pattes du chat. Les boutons s’esclaffent et refusent de tourner. Heureusement tu es venue. Une ribambelle de papiers ouvre les ailes comme soucis enlevés au souffle du ciel. Tant à se dire. Les pieds nus rêvent de plage. Le biberon est bu. Clap clap. Le matin chuchote l’évasion. Des anges comme des pétales de roses caressent nos joues. Larguées les amarres, à se retrouver on franchit les limites. Déjà pétillent nos projets, on saute de hier à demain, on cueille une brassée de présent. Tant à faire. Tant à partager. Tant à vivre.

Saint-Just-La-Pendue


Drôle de nom
Drôle d’histoire.
Où sont elles allées les racontées de hier,
les venues d’ailleurs qui se sont égarées ici?
Où ont-elles couru à la lisière des interdits,
entre temps condamnées, toujours insoumises?
Ont-elles essaimé révoltes et rébellions?

lundi 14 avril 2008

Genève


J’entends jouer une sonate
les sons rivalisent avec pluie et vent
dehors
dedans
entre les peaux du passé et du présent,
milles feuilles
où se sont imprimés caresses et douleurs, griffures du temps, regards pluriels,
l’instant joue de rire
précisément et légèrement
sur ma langue
une douce saveur
au vertige
de toi.


Cours sous l’orage poursuivre les audaces, fracasser les regrets, hurler les défis, arracher la peur. Dans le geste de l’oiseau qui s’élance, se fissure la chrysalide des interdits, les bords à bords claquent sans répit et harponnent les rêves les plus fous, les rires font des dentelles comme les demoiselles d’antan, tout s’allume maintenant.


J’ouvre mon carnet et je note. Je note qu’un enfant s’est lové dans un rêve.
C’est impossible dites vous? C’est certain. Sur le point de naître il suce son pouce. Délicieusement. Comment le savez-vous? J’ai dénoué mon mouchoir baluchon et sorti un à un mes arguments, posément. Que pouvez vous me répondre? Si vous ne voyez rien c’est que vous avez oublié d’ouvrir un coin de ciel bleu derrière les murs barbelés.


C’est l’immersion dans l’étrange, le retour embryonnaire à une sensation globale, dans un indéchiffrable foisonnement de signes, de souffles vacillants, le corps en suspension, envahi de flux rythmés comme des pulsations lentes, régulières, profondes et douces. La hâte est inutile, le temps n’a pas cours à l’essentiel des choses. Savoir n’est pas savoir.


De la logique en toute chose et pour cela préfère le nombre pair.
Deux en toute intimité.
En duo plutôt qu’en solo.
Deux à deux, en rang d’oignons.
Pause. Confidences murmurées.
Double jeu, en recto et verso.
Deux casquettes pour en perdre une.
Une feuille pliée fait double feuille.
Deux fois deux font quatre.
Quatre fait des angles et pour cela on se tire à quatre épingles plutôt qu’à deux.
Une répétition est au programme des jeux.
Mais nous sommes deux et c’est bien mieux.