dimanche 24 octobre 2010

Villeurbanne


Aujourd’hui je n’ai pas le moral. C’est idiot. Il y a quelque chose de bancal. Un manque. Un couac. Un raté dans la continuité de mon humeur, que j’aimerais au bleu fixe, d’habitude je dis au beau fixe, mais le bleu est la plus belle des couleurs, on dit bien le ciel est bleu, tout va bien, on navigue, on flotte, comme une mouette vole au-dessus de l’océan, du tumulte, de l’inconnu, des abysses. Il aurait fallu coller ces fauteuils contre le mur, les visser au ciel, enfin à hauteur de fenêtre, pour plonger à l’intérieur d’une certaine douceur, un cocon ouateux, une chrysalide provisoire pour en sortir plus tard tout régénéré.

samedi 16 octobre 2010

Lyon


Vais-je le porter au cou ? Ce pendentif miroir où je peux regarder l’autre et moi-même, me fondre incertaine dans le paysage, tout au bout, là-bas, si près, je le décroche et le pose sur moi.

Lyon


Elles vont venir, vous les devinez, en robes longues, impériales, au drapé tombant vert d’eau ou noyées dans une blancheur vaporeuse, une agrafe d’or retenant sur l’épaule le somptueux négligé d’une peau douce et translucide, où bat le coeur d'un oiseau frêle et apeuré, la chevelure si rousse qu’elle nimbe d’or le visage, ou si noire qu’elle rend limpide le désir. Sur l’exubérance végétale qui s’incurve en éden elles arrivent d’un pas léger, effleurant à peine le sol.

Lyon


Aïe, aïe, aïe …
si bien redingoté, asticoté, de profil et de quart, si lisse la moustache, si délicat le pli, si sec le papillon, si raide la pelisse, un petit coup de ciseaux, à l’endroit, à l’envers, mines de rien, jeux d’enfants, tirage au sort, déplié à belles dents, aïe, aïe, aïe…frangé, superposé, éparpillé, un soupçon, rien de négligé.

Lyon


Comme un coup au ventre,
elle est montée jusqu’à la lumière,
plus vite que le regard qui enjambe d’un éclair ce qui nous sépare,
plus superbe que la fierté sauvage, insoumise elle relève tous les défis,
elle est déjà là et personne ne l’a vue.

dimanche 10 octobre 2010

Lyon


C’est dangereux d ‘exhiber un squelette et de le secouer sous les yeux de Colombine, de mixer les régimes de bananes et de retraites, de superposer les amulettes et autres grigris, de balayer les solitudes en petits tas, le tout pour financer les horoscopes et pour conjurer les pincements de fleurs. La révolte est sans mode d’emploi.

Lyon


Si une pomme tombait et roulait soudain, un rire froisserait l’alignement impeccable du silence.

Lyon


Dans le halo de la lampe, s’insinue un petit grattement, très discret mais régulier.
Une pensée trotte, répétitive, impérative, obsédante.

dimanche 3 octobre 2010

Villeurbanne


Chacun attendra son tour.
Si jamais il y a du grabuge.
Le premier café.
Sans formalité.
Sur papier jaune, la convocation.
Un journal traînait par là.
La tête sur les épaules.
Brusquement.
Un faisceau lumineux se brisait.
Tout le monde y avait droit.
Il s’était échappé la première fois.
Hommage à J. C.