dimanche 26 décembre 2010

Dingsheim


Aujourd’hui s’étire et s’éveille. Les fous se croient si sages, les riches si pauvres, les bien portants se sentent presque malades. Qui tisse une question pour demain ?

Strasbourg


Déguisement de papillon. Froufrou joyeux.
Cadeau de Noël pour attirer le printemps,
voleter entre les fleurs de neige,
les cristallines éclosions, les voeux en boutons
que nouvel an mettra en mots.

Strasbourg



L'infini et un fil.

dimanche 12 décembre 2010

Échirolles


Elle ne s’intéresse qu’à la neige qui doit venir, peut être, rien n’est certain, mais elle pense que la neige va tomber bientôt et faire sonner des grelots, des petits sons pointus et fins, très cristallins, très légers et courts, comme des petites perles qui tombent et sautent sur le carrelage et brillent en courant aux quatre coins. La neige aussi va courir, flotter en tous sens, faire culbutes et virevoltes.
L’hiver ne finit ni ne commence, il est arrêté comme un passant au milieu du gué du mois de décembre. Arrêté, le regard rêveur, porté au loin, au loin intérieur, sans trouble, sourd aux coups donnés par la chute des corps glacés, sourd au bruit de la glace qui gémit, sourd aux brefs éclats de soleil, apparus et enfuis, comme les sursauts d’une lutte entre les masses grises, le combat de deux sumos les pieds enfoncés dans la terre.
Mais en l’absence de certitude absolue, elle reste debout sur une jambe, l’autre repliée sous sa jupe. Avant de la poser, il faudrait savoir ce qu’elle veut faire, suivre les perles qui avaient roulé au loin, sous les arbustes noirs, les déclarer perdues jusqu’à une autre décision, ou suivre un appel entendu qui faisait des cercles autour du point fixe qu’elle était, là, comme fichée dans le sol, au milieu d’une éclaircie, allait-elle prendre son envol ?

samedi 11 décembre 2010

Lyon


Labyrinthe dans la nuit. Passages secrets. Refuges mystérieux.
Fil d’Ariane, dessiné avec le doigt sur la crème d’un gâteau géant. Petits cris piquetés de rires. Coulis rouge léché en extase de douceur sucrée. Sur une feuille griffonnée une adresse. Une arabesque. L’imprévu. Pas à pas sur une pellicule d’éclats, de fluorescences de sensations, de murmures. Ebauches.

lundi 6 décembre 2010

dimanche 5 décembre 2010

Bienne



Léger ou lourd?
Le coeur comme une plume.

Rossemaison


Qui a perdu son chien?
Qui a perdu son chat?
Silencieusement
le seul présent.

vendredi 3 décembre 2010

Genève



Les oiseaux se sont abattus.
Les murs ont ployé comme sous neige.
Le sourire s'est esquissé dans l'embrasure de la porte.
Un léger mouvement, le battement des paupières.
Un frisson dedans.
Un éclat.
Dehors, où est-ce ?

mercredi 1 décembre 2010

Lyon


La neige est tombée cette nuit, une couche épaisse, ouateuse, molletonnée comme si un gigantesque édredon avait été éparpillé par des enfants fous de jouer, de secouer, de renverser des volées de coton, de plumes, de duvets, de boucles d’anges, de bulles de savon. Tout est blanc, ployé par cette matière douce, accrochée comme une seconde peau à toutes les formes. Soulignées d’un trait de pinceau les courbes et les lignes, transforment l’habituelle et banale vue en un espace neuf. Le regard cherche, s’accroche, pousse et saute les plans, écarte les méandres, revient et repart, distrait et rêveur, vagabond.

dimanche 14 novembre 2010

Bourg-en-Bresse


Seule ?
Une liberté à conquérir sans fracasser la grisaille et l’ocre qui montait comme une eau trouble et mystérieuse, qui clapotait doucement, sans me mouiller les pieds. J’ai cherché en tâtonnant des yeux, instinctivement, dans les graffitis cabalistiques venus à la surface du crépi tombé, ci ou là, ébouriffé d’un rire qui ne tarderait pas à jaillir, comme une promesse que je m’étais faite il y a longtemps, comme un fil de laine qui se dévidait de sa pelote pour grimper et s’arrimer à son doigt qui faisait le même geste rythmé et sûr autour des aiguilles qui cliquetaient d’un son court et léger comme le tic-tac d’une montre qui scellait mon bonheur enfant.
Elle est comme mon ombre. Je n’ai pas besoin de penser à elle, ni besoin de l’oublier. Mon ombre de soleil ? Comment dire ? Le mur est rugueux, comme une vieille écorce, qui, un peu plus loin, s’ouvre.

jeudi 11 novembre 2010

Grenoble



Arrêt sur hypocrisie.
Hagards sans abri.
Jetés sur les routes.
Parqués dans des camps.
Décimés par la faim, la maladie.
Lynchés par la haine.
Agonies des trains fantômes brûlant la nuit.
Civilisations déchues.
Mouroirs sous miradors.
Toute honte bue, les élites à l’abri de courtoises somnolences et d’aphrodisiaques stérilités, chantent les folies complices des possédants.
La misère pullule comme la neige s’accumule aux flancs des aveugles sous digues illusoires.
Les moribonds s’agrippent aux cours, aux changes, aux taux, aux voiles ensorcelants des lupanars.
Les médias implosent, les pouvoirs s’extasient.
Cris béants, ventres ouverts, il n’y a plus que des tas d’immondices de certitudes.

dimanche 7 novembre 2010

Châlon-sur-saone


Je n’ai rien vu. Non, vraiment rien. Bizarre. Oui sans doute. Curieux. Tout le monde est à la fenêtre. Des soupçons ? Non, jamais. D’ailleurs le silence se pose, sans bourdonner, sans battement d’ailes. C’est de mouches, dont vous parlez ? Possible. Elles sont insidieuses. Elles se faufilent partout. Un interstice. Personne n’y prend garde. Le soleil se couche. Qui chuchote par ici ?

samedi 6 novembre 2010

Lyon


Deux,
à pas de loups
à tendres fous,
lapins aux longues oreilles
Alice au pays des merveilles,
groseilles et fraises des bois,
raconte moi, raconte moi !

dimanche 24 octobre 2010

Villeurbanne


Aujourd’hui je n’ai pas le moral. C’est idiot. Il y a quelque chose de bancal. Un manque. Un couac. Un raté dans la continuité de mon humeur, que j’aimerais au bleu fixe, d’habitude je dis au beau fixe, mais le bleu est la plus belle des couleurs, on dit bien le ciel est bleu, tout va bien, on navigue, on flotte, comme une mouette vole au-dessus de l’océan, du tumulte, de l’inconnu, des abysses. Il aurait fallu coller ces fauteuils contre le mur, les visser au ciel, enfin à hauteur de fenêtre, pour plonger à l’intérieur d’une certaine douceur, un cocon ouateux, une chrysalide provisoire pour en sortir plus tard tout régénéré.

samedi 16 octobre 2010

Lyon


Vais-je le porter au cou ? Ce pendentif miroir où je peux regarder l’autre et moi-même, me fondre incertaine dans le paysage, tout au bout, là-bas, si près, je le décroche et le pose sur moi.

Lyon


Elles vont venir, vous les devinez, en robes longues, impériales, au drapé tombant vert d’eau ou noyées dans une blancheur vaporeuse, une agrafe d’or retenant sur l’épaule le somptueux négligé d’une peau douce et translucide, où bat le coeur d'un oiseau frêle et apeuré, la chevelure si rousse qu’elle nimbe d’or le visage, ou si noire qu’elle rend limpide le désir. Sur l’exubérance végétale qui s’incurve en éden elles arrivent d’un pas léger, effleurant à peine le sol.

Lyon


Aïe, aïe, aïe …
si bien redingoté, asticoté, de profil et de quart, si lisse la moustache, si délicat le pli, si sec le papillon, si raide la pelisse, un petit coup de ciseaux, à l’endroit, à l’envers, mines de rien, jeux d’enfants, tirage au sort, déplié à belles dents, aïe, aïe, aïe…frangé, superposé, éparpillé, un soupçon, rien de négligé.

Lyon


Comme un coup au ventre,
elle est montée jusqu’à la lumière,
plus vite que le regard qui enjambe d’un éclair ce qui nous sépare,
plus superbe que la fierté sauvage, insoumise elle relève tous les défis,
elle est déjà là et personne ne l’a vue.

dimanche 10 octobre 2010

Lyon


C’est dangereux d ‘exhiber un squelette et de le secouer sous les yeux de Colombine, de mixer les régimes de bananes et de retraites, de superposer les amulettes et autres grigris, de balayer les solitudes en petits tas, le tout pour financer les horoscopes et pour conjurer les pincements de fleurs. La révolte est sans mode d’emploi.

Lyon


Si une pomme tombait et roulait soudain, un rire froisserait l’alignement impeccable du silence.

Lyon


Dans le halo de la lampe, s’insinue un petit grattement, très discret mais régulier.
Une pensée trotte, répétitive, impérative, obsédante.

dimanche 3 octobre 2010

Villeurbanne


Chacun attendra son tour.
Si jamais il y a du grabuge.
Le premier café.
Sans formalité.
Sur papier jaune, la convocation.
Un journal traînait par là.
La tête sur les épaules.
Brusquement.
Un faisceau lumineux se brisait.
Tout le monde y avait droit.
Il s’était échappé la première fois.
Hommage à J. C.

mercredi 29 septembre 2010

Zandvoort



Brasser le ciel ou ivre y tomber,
avoir l’impression d’être dupe ou de sortir d’un rêve,
saisir une image, la promener dans le labyrinthe,
en chercher le sens puis éparpiller les questions,
tournicoter les mots
en faire une compote de pommes,
coller son nez à la vitre froide,
regarder si haut, si loin,
s’enfuir.

Zandvoort



Il est temps de venir, il est temps de partir,
dans le roulis incessant de la mer, ce chuintement répété
qui semble s’essouffler en un dernier soupir
et soudain se ramasser pour repartir, enfler et s’étaler, tirant la langue
comme un enfant qui vous fait la grimace sans raison,
juste pour la faire et par là vous dire qu’il n’y a rien à comprendre,
que la grimace a sa place, inattendue et espiègle,dérangeante et inévitable,
tout se joue de vous et de toute raison d’être

mardi 28 septembre 2010

Amsterdam



Miroir noir
un clin d’œil
y voir plus clair
sans rien perdre
ni l’étincelle
ni la noirceur
des écailles devenues plumes
des secrets éclos en fleurs
des promesses écumes des murmures
des dérobés frissons des orages lointains
elle dort la page blanche
dans l’attente qui s’envole.

Amsterdam




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Un premier, un deuxième, un troisième…un dixième…
pédalé, pédalé, monté, descendu, agrippé, lâché, bifurqué, contourné, balancé, enjambé… d’une berge à l’autre, un pont, une rue… passe passe l’impasse, la boutique, le panneau, le trottoir, l’allée, le feu, la liberté… derrière vous, devant toi, file à file, selle à selle, roue à roue... chargé, déchargé, au frais, au chaud, sous le vent, sous la cape... qui fredonne, qui klaxonne, qui pétille, qui oscille, crie, rit... au boulot, à l’aventure, à tout de suite, à demain.

lundi 27 septembre 2010

Amsterdam



Je suis prête, tu peux m’envoyer un souvenir, une décharge de douceur, aussi violente que suave, que les mots ne sauraient dire, juste en couleurs, en ombres, en lumières, en petits bouts de riens et de chuchotis, de légers jeux de transparences, ondulants sous un souffle, brillants et parfumés, se cachant et affleurant, selon chaque battement de cils, chaque caresse des doigts.

dimanche 26 septembre 2010

samedi 25 septembre 2010

Lille


Derrière la vitre...
une angoisse,
une perception étrange,
pourquoi ?

Lille


Habille-moi de bleu,
habille-moi de rose,
habille-moi de feu,
ce soir.