vendredi 25 décembre 2009
mardi 8 décembre 2009
Lyon
Le parking est désert. Une grande main ouverte et vide, habillée de fausses perles, bijoux de pacotille, beaux mirages, qui empêchent les oiseaux de dormir. Demain il faudra se lever tôt, déterrer des milliers de gens, réveiller les accroupis, couvrir les protestations, raviver l’émotion intense, l’éclipse de la lune, le babillage des fous. Demain, en plein jour, il faudra faire croasser les grenouilles contre le formatage des esprits. Demain. Ils ont déjà perdu. Les arbres sont soudain tombés. Dans le silence absolu. Ils ont trop attendu. Toute espérance est bouche bée. Des innocents surpris, des idiots aux yeux morts. Tout s’est ratatiné, aplati comme une crêpe de beurre sous une invisible main. Tout est vendu, tout est acheté.
dimanche 29 novembre 2009
Rossemaison
Le lapin a perdu sa casquette. Envolée ce matin. Escampette. Sonne à la sonnette saperlipopette. Pied en l’air, nez au vent, à travers champ. Oreilles dressées. Echappe preste au coup de trompette. Lance une grimace face à la glace. Pouce. Langue au chat. Chat perché. Grignote le vert du vert. Etait joli ce petit pas effarouché. Préfère les bonbons rouges. Galipette. Je saute. Tu dis non, je dis oui. Dis non. Non. Non. Non. Oui. Oui. Non. Oui. Dis. Je dis. Tu dis. Je dis. Oui. Non. Oui. Non. Non. Plus vite. Plus fort.
samedi 28 novembre 2009
Soleure
Cris. Ils ont pris leur envol. J’ai serré mon cœur contre moi. Je regarde le ciel. Il palpite. Il est trop dur de perdre ses ailes. Une voix proteste. Elle n’est pas responsable. Les pneus crissent. Je ne veux pas être prisonnière d’une fable. C’est au bout du bout, vous reconnaitrez la maison, il y a une girouette sur le toit. Un papier froissé comme un nœud dans le mouchoir, vous vous souviendrez.
mercredi 11 novembre 2009
Lyon
Derrière son dos, à l’abri, cachée. Défilé des clous de vie. Les têtes à frire se figent. Des cris, empreintes laissées, se lisent sous les doigts qui écrasent les biscuits et dispersent les miettes. Le valeureux guerrier pointe sa flèche vers la cible suspendue là, sous un enchevêtrement étoilé de carcasses éventrées, un dépotoir de cynisme, une cagoule sur le visage. Pourquoi? L’échafaudage d’acier déborde en articles ménagers, le gazon ondoyant se verbalise, il y a des totems qui desserrent enfin les dents et soufflent une gomme rose comme le sol diffuse un parfum de mousses et de bois profond. Tous les sacs plastiques ont pouffé de rire en tourbillonnant. C’est si simple. La directive sweet nice a traîné à l’infini la pièce a conviction dans les morgues de l’invendable. Je vous offre une tasse de café. Il faut rester belle comme belle.
samedi 7 novembre 2009
Marseille
lundi 2 novembre 2009
Lyon
D’une main douce je caresse la vitre,
et efface les éclats de lumière,
dispersés comme des mots tendres,
éparpillés sur mon appel.
Le ciel danse avec ardeur des tourbillons de désirs,
bourdonne de grondements lointains,
étire les encres sauvages.
Halos étranges, silhouettes ailées.
Fulgurances boisées de bleu.
dimanche 1 novembre 2009
Éveux
samedi 17 octobre 2009
Lausanne
Il suffit de sauter.
Sauter par-dessus le courrier à faire, les factures à payer, les lancinants et toujours identiques problèmes avec les collègues, la tristounette succession des «à faire», enchaînée au rythme du chaque jour, sauter le mur, les injonctions de l’agenda, il suffit de…
Combien de fois? Là. Maintenant. Il y a l’horizon, l’échappée belle.
Genève
Une chanson. Là. Comme un bourdonnement continu. Quelqu’un fredonne. S’arrête. Le bruit d’une chaise. Là rien. Grince. Des voix. Assourdies. Derrière la porte. Un bruit sec. L’eau coule. S’engouffre. Le gloussement s’intensifie. La fenêtre est mal fermée, un courant d’air l’ouvre en grand. Sur le lit, un dénivelé, très léger, la trace. Tout est rangé. Le napperon a glissé, les clés y sont posées. Tout paraît si simple. Le crime est parfait.
dimanche 4 octobre 2009
Paris
Chapeau, manteau, pull, affaires à faire, doublure, pelure, self made, risette, chemise mouillée, poche percée, tiens la barbichette, gants de velours, écharpe bariolée, bonnet sous bois, golden boy, héritiers, exit, manuel consensuel, circonstances atténuantes, flip-flop, réconfort, charabia, noisette, une jeune femme se promène, night for ever, la sorcellerie fleurit toute nue sur la frayeur d’un vieux salaud, la foudre ouvre une surprise béante dans la vitrine, prêt à penser déjà soldé, la mode court le grand prix de l’amour. Happy sex. Les naufrages sont en avant premières, les journaux ont peine à se vendre, les banques sont à bonne nouvelle, ailleurs s’installe tranquillement au coin de la rue, en mini jupe et cuissarde rouge, la bombe a explosé, les démocraties font des promotions inavouables. Le nucléaire est romantique, les déchets sont à l’arrière garde. Chaque idiot soupire, sauve sa peau. Guirlande clignotante. La recette de la blues génération s’est vendue sur le net. Prime et débit à bord. Y a que du hors piste. As-tu une histoire en zig-zag qui pendouille d’illusions?
vendredi 2 octobre 2009
Paris
Paris
Je me suis déguisée.
J’ai pris visage de papier.
Feuilles volantes.
Mots happés, hameçonnés.
Isolés. Juxtaposés.
Hasard ordonné.
Etoiles. Mondes. En suspens.
Jeux de lumière.
Dispersion.
Ombres du verso. Secrets.
Babillages.
Cris.
Murmures.
À décrypter au vol.
Sur les mots.
En tournoyant.
Toupie oiseau.
Jeux. Blancs. Noirs. Souvenirs.
Insaisissables.
À jouir.
Sans raison.
À déraison.
Juste cueillir.
Le présent.
jeudi 27 août 2009
Budapest
Regards au loin
en mouvements
ici tout proche
à portée de main
voir ailleurs
faire sentir la frontière
le passage
ce qui relie
ici et là-bas
enjambées
les deux rives
autre et même
fleuve d’oubli et de mémoire enlacés
corps à corps des couleurs et du temps
éveil et résonance
pierres, eau et vent
énigmatiques sourires
paroles perdues
traces
mardi 25 août 2009
dimanche 23 août 2009
Vienne
Voulez-vous entrer?
Demain il n’y aura plus de…
Quoi donc?
de tout ce qui nous pousse au crime, à la violence…
de place… car on sera trop dans notre bulle, déjà trop petite…
de peur… car on sera doux et dociles comme des bêlants…
de guerre… car Peace aura grandi dans le giron de Love…
et des millions de cœurs feront la ronde autour du monde…
de rêves…
pitié pas ça!
non, non, demain il y aura de tout, de tout… de la tempête, de la passion, de la stratégie, de la poésie, des impératifs, des transgressifs, de l’extrême et du tout plat, du sublime et des petits riens, du génial et du mesquin, du banal et du spécial…
ah, enfin vous voilà!
samedi 15 août 2009
Die
dimanche 2 août 2009
Genève
L’air du temps tourne en volutes et s’éparpille.
Il essaime au vent qui l’emmène de lointain en lointain,
sans soucis des bornes et des frontières.
Noyé, sauvé, explosé, reconstitué, sans cesse en mouvements.
L’air du temps joue au connu et happe de l’inconnu, mine de rien, très discrètement, au tournant des gens qui le côtoient, l’agrippent et le laissent soudainement tomber comme une vieille breloque trouvée au fonds d’un miroir.
Le temps surgi et perdu, neuf et plissé de souvenirs, le temps d’un rien prend l’air.
samedi 1 août 2009
vendredi 31 juillet 2009
Lyon–Genève
Si j’avais un chapeau comme celui-ci je serais une autre personne,
j’entendrais japper la lune et miauler les étoiles,
je verrais derrière les feuilles les clins d’œil des secrets,
je voguerais sur une balançoire entre les rêves sans fermer les yeux.
Le train file.
Bientôt arrivée.
Ne pas oublier le chapeau.
dimanche 19 avril 2009
Alpe Foppa
Je frissonne. Le vent emporte les pensées, en une rafale il trace un cercle magique et glacé. Le corps se raidit sur la défensive. Le regard cherche à percer la brume, prendre accroche sur la pierre pour s’élancer loin et revient parcourir trébuchant et glissant la rugosité solide. Défiant l’impermanence. La fragilité soluble du ciel mouvementé. L’éphémère et conquérant désir.
Vivre éclate comme un son très pur dans un immense silence.
vendredi 17 avril 2009
Vallorcine
vendredi 10 avril 2009
Paris
Avez-vous rencontré la princesse?
Non?
Il est temps de partir à sa recherche. Il n’y a aucun indice pour la retrouver. Elle n’a pas perdu sa pantoufle de vair. Elle n’est pas venue en carrosse et sa marraine, la fée, ne lui a pas fait don d’un équipage de souris en livrées de laquais. Les douze coups ne sonneront pas. Il n’y a pas de terme à la beauté.
Alors?
Avez-vous rencontré la princesse?
jeudi 19 mars 2009
Lyon
All’arme
Alouette
Bidochon et Bidochette
Casse-toi et casse-gueule
Dépotoir et démerde
Casseroles ras le bol
Fripons et perlin pinpin
Poudre aux yeux et tubes com
Rafistolages et verrouillages
Tue cervelles et vide gamelles
Clapiers et ghettos
Clac clac bling bling
Vampire et tire lire
Parachute et matraque
Chômage et recyclage
Faillite et cellulite
Tartufferie et dégraissage
Crève cœur et crève dalle
Alouette gentille alouette
Je te plumerai…
All’arme
Et la tête…
Et le ventre…
All’arme
Et le reste…
Citoyennes citoyens
formez vos bataillons
marchons marchons
mercredi 11 mars 2009
jeudi 5 mars 2009
Lyon
Ding bing dong.
Carillons? Non, non. Un courant d’air.
C’est un lapin? Un rendez-vous manqué, un pied de nez, un perdu, dix retrouvés, jeu de l’oie, un peu coqueluche, tête d’autruche, faute de sable, en perte de prouesse, gardez le cap, quand trois poules vont aux champs, la première va chimère, la deuxième va galère, la troisième va pépère.
Ding bing dong.
samedi 14 février 2009
Lyon
J’ai comme un souci. Êtes-vous dehors ou dedans? Ai-je bien vu? Là? Ce n’est pas normal de me mettre dans l’embarras. Est-ce le sol? Est-ce le toit? Ce n’est pas un décor de théâtre! Si. Si. J’ai un faible pour le poisson rouge. Allumé. Dans son bocal. Il me tire la langue. Le couvercle s’est soulevé. Ça déborde et grésille. Ça risque d’exploser. Les travailleurs en ont assez. Assez et plus. Toujours hors jeux. Jeux de tiroirs caisses. C’est lourd. Je sais. Un rideau tiré avec pudeur sur les nécessités, c’est mieux. Faites grève. Tirez la langue comme le poisson rouge avant que la patte du chat ne vienne vous croquer.
samedi 10 janvier 2009
Montpellier
lundi 5 janvier 2009
Strasbourg
Je me sens derrière les barreaux. Est-ce une illusion?
Votre regard me soupçonne d’incohérence, je serais en flagrant délit de fausse perception? Mais oui, murmure doucereusement une voix off.
Regardez tous ces objets familiers posés là, à attendre que votre main s’approche, les saisisse, tourne la page du journal, la poignée de la fenêtre et jette du bleu sur le silence gris du ciel.
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