dimanche 9 mars 2008

Lyon


Parfois il faut laisser des blancs entre les mots, dans sa tête, dans sa vie. Des coquilles vides où va germer on ne sait quoi.


Vous m’avez manqué. Vous ne l’avez pas compris. C’était un geste fou et sauvage. Pourtant je ne voulais pas sortir du cadre. Je ne voulais qu’une chose, rapprocher le proche et le lointain et vous l’offrir.


Mettre les deux pieds bien au sol, avec vigueur les enfoncer, bien droit, de manière à prendre racine. Ne pas devenir pour autant un épouvantail qui effraie les idées dont le vol traverse la tête, et disparaissent. Rester calme. Peut-être même imperturbable. Prendre son expansion dans le déploiement des sens. Entendre. Voir. Les innombrables. Perdus. Essaimés. Sauts infinis. Etincelles filantes. Gestes danseurs. Au vent dispersés. Harmonieux souffles enfantés au chant du monde.


Deux. De l’un à l’autre. La berge vous attend si vous délaissez l’escalier. Le geste est plus ample, le regard plonge, le bras se tend, la main fermée, le désir vous porte et vous bouscule, vous imprime le rythme mouvant de l’inconnu. Déjà ce qui est se trouve transformé, irrigué de ce qui va devenir. Quelque chose échappe au contrôle, va vous imprégner comme la lumière diffuse ses invisibles perles sur le manteau calme de votre apparence.