samedi 1 mai 2010

Callelongue




La mer est noire, les reflets métalliques repoussent le ciel égaré, les barques tirées hors d’eau sont comme des habits laissés à sécher, engoncés dans une léthargie froide. Soudain au détour du chemin escarpé surgissent les îles aux crêtes préhistoriques, fabuleux animaux échappés à la catastrophe. Les odeurs de thym et de pins jettent l’ivresse et les rafales de vent et de pluie rendent incertains les pieds qui glissent sur les roches ravinées, sculptées par le temps, gravées de rides comme de vieilles peaux qui racontent leur histoire de résistance, de violences et de douceurs. Le soleil invisible est présent dans le désir de le voir surgir à chaque instant, ravivant le ciel, éblouissant la mer. Le havre attendu est au bout du chemin.