mardi 8 décembre 2009

Lyon


Le parking est désert. Une grande main ouverte et vide, habillée de fausses perles, bijoux de pacotille, beaux mirages, qui empêchent les oiseaux de dormir. Demain il faudra se lever tôt, déterrer des milliers de gens, réveiller les accroupis, couvrir les protestations, raviver l’émotion intense, l’éclipse de la lune, le babillage des fous. Demain, en plein jour, il faudra faire croasser les grenouilles contre le formatage des esprits. Demain. Ils ont déjà perdu. Les arbres sont soudain tombés. Dans le silence absolu. Ils ont trop attendu. Toute espérance est bouche bée. Des innocents surpris, des idiots aux yeux morts. Tout s’est ratatiné, aplati comme une crêpe de beurre sous une invisible main. Tout est vendu, tout est acheté.